elève : acteur actif de son apprentissage : le triple a

April 27, 2018 | Author: Anonymous | Category: N/A
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ELÈVE : ACTEUR ACTIF DE SON APPRENTISSAGE : LE TRIPLE A GAGNANT ? Darleen Pollet

Décembre 2015 - 15/15

Fédération des Associations de Parents de l’Enseignement Officiel – ASBL Rue de Bourgogne 48 1190 Forest Tel. : 02/527.25.75 Fax : 02/527.25.70 E-mail : [email protected] Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles

L’ANALYSE EN UN COUP D’ŒIL MOTS-CLEFS Apprentissage, pédagogie active, motivation, méthodes, diversité, élève

« C'est un fait : certains élèves ne travaillent pas chez eux. Il y a mille raisons pour expliquer cela : manque de motivation, de calme, d'envie, d'aide, de temps, d'espace, de conscience professionnelle, de méthode, d'organisation, de sérieux, etc. Une fois qu'on a déploré le "manque de travail à la maison", on n'a pas beaucoup progressé. Au mieux s'est-on dédouané (c'est la faute de l'élève, des parents, d'internet, des jeux vidéos, de la société, de l'époque, de la télé). Pour certains élèves, les pressions, punitions, injonctions, encouragements ne font plus effet. Peut-on alors se contenter de pleurnicher, de regretter ? » (Témoignage d’un professeur)

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TABLE DES MATIERES L’analyse en un coup d’œil ................................................................................................................. 1 Le constat est là, et nous revient à la maison, nos enfants s’ennuient à l’école ! ......................... 3 Etre élève et acteur de son apprentissage, ça existe ? ...................................................................... 5 La pédagogie active ou l’apprentissage par l’expérience, par l’action .................................... 5 Principes directeurs ...................................................................................................................... 5 Statut de l’apprenant: l’activation .............................................................................................. 5 Caractéristiques des méthodes actives ...................................................................................... 6 Effets de la méthode active ......................................................................................................... 7 Pédagogie active : facteur de motivation ? ............................................................................... 8 Quelques méthodes ettechniques utilisées en pédagogie active ............................................... 8 L’étude de cas................................................................................................................................ 8 Les situations problèmes ............................................................................................................. 9 Le jeu de rôle ................................................................................................................................. 9 La méthode inductive .................................................................................................................. 9 Le travail de groupe ................................................................................................................... 10 L’apprentissage par « essai erreur »......................................................................................... 10 Les jeux......................................................................................................................................... 10 Comment penser l’évaluation lorsqu’on pratique la pédagogie active? ................................ 11 Pourquoi tellement de freins aux changements? ........................................................................... 12 Le manque de formation ........................................................................................................... 12 L’argent ........................................................................................................................................ 12 La sécurité .................................................................................................................................... 12 L’organisation ............................................................................................................................. 13 Le temps ....................................................................................................................................... 13 La personnalité du formateur ................................................................................................... 13 La peur de se différencier .......................................................................................................... 13 Les parents ................................................................................................................................... 13 Bibliographie ....................................................................................................................................... 14

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LE CONSTAT EST LÀ, ET NOUS REVIENT À LA MAISON, NOS ENFANTS S’ENNUIENT À L’ÉCOLE ! Que font et que disent les parents face à ce manque évident d’intérêt de certains enfants pour les apprentissages scolaires ? Certains parents sont capables de réinventer l’école avec leurs enfants en devenant créateurs et improvisateurs pédagogiques quand il s’agit de l’importance des savoirs de leur enfant, et d’autres observent consternés – ce qui ne signifie pas démissionnaires ! - l’échec voire le décrochage. Et pourtant, il peut s’en passer des choses dans les classes. De nombreux enseignants, à l’image des parents, face à ce constat, cherchent des pistes pour capter l’attention des enfants. Par exemple, une enseignante, qui témoigne sur un blog, a réfléchi et a changé ses pratiques au sein de la classe. Cette enseignante a remis en question la méthode traditionnelle frontale en se confrontant aux résultats de ses élèves. L’enseignante qui témoigne de la sorte est partie du constat que la manière traditionnelle d’enseigner - un enseignement frontal, transmissif voire passif- ne gagnait guère de terrain et de résultats auprès de ses élèves. Manifestement, plutôt que de se résigner, elle a décidé de moderniser ses pratiques, d’utiliser les outils numériques pour susciter la motivation de ses élèves et favoriser la mémorisation de la matière1. Elle a donc décidé de partager les phases d’apprentissage en différentes parties afin de varier le dynamisme et les méthodes d’apprentissage. En résumé, voici ce qu’elle a mis en place dans ses 3 classes :  Le rabâchage : oui ça aide de poser milles fois la même question. Ça aide à retenir et ça fait rire.  Les interrogations « blanches » (formative2) : 20 questions sous forme de quiz sur le cours 3 à 4 fois avant l’interro.  L’opération « Tout le monde a la moyenne ».  Les «mimes à la con couplés à des comptines débiles».  Les questions réponses par SMS au sein de la classe par groupe (l’un posait les questions, l’autre répondait).  L’invitation faite aux élèves de se questionner mutuellement de manière intempestive entre eux, elle-même ne se privant pas de poser des questions dès qu’elle les croisait dans l’école que ce soit près du panier de basket, devant l’école, dans les couloirs.

1maragoyet.blog.lemonde.fr/2015/12/08/ils-ne-travaillent-pas-a-la-maison-oui-et-apres/

L’évaluation formative, pendant la séquence d’apprentissage, permet à l'enseignant de faire le point, à un moment donné de l'apprentissage, sur le degré de maîtrise des compétences. Elle a pour but d'identifier les lacunes, les erreurs et de déterminer les élèves en difficulté, permet de réguler l’action pédagogique ("corriger le tir"/ différencier/mettre en place des activités de soutien/ prévoir l’aide personnalisée…) et a une fonction régulatrice pour accompagner la réussite des élèves. 2

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Le blog de révision où les élèves se prenaient au jeu de répondre à domicile tout en ayant une réponse rapidement de l’enseignante.

Ces différentes techniques variées ont permis aux trois classes de l’enseignante d’obtenir lors de l’évaluation certificative une belle moyenne et d’avoir appris de manière différente. Un peu de « gai savoir » somme toute, avec un accent certain sur la répétition, ou le « drill ». Cette expérience interpelle: les élèves ont appris, retenu la matière, obtenu une bonne moyenne et se sont senti compris et actifs dans leurs apprentissages. En outre, les établissements pratiquant une pédagogie active ont le vent en poupe en Belgique. À chaque rentrée scolaire, ils séduisent de plus en plus de parents grâce à leurs pédagogies nouvelles en totale rupture avec l’enseignement dit traditionnel. En opposition à notre système éducatif actuel fondé en majorité sur la sélection et la peur de l’échec, les écoles « nouvelles » font différemment et c’est cela qui séduit beaucoup de parents et d’enfants. À 11 ans, selon la communauté française, 20% des élèves sont déjà en retard scolaire,… 50% en fin de 5ème secondaire et plus de 30% finiront par décrocher de l’école sans diplôme ni certification. Devant un tel constat, des élèves de moins en moins motivés et aux profils très contrastés, ces écoles seraient-elles la SOLUTION MIRACLE ?3 Mais c’est quoi exactement une pédagogie active ? Nous allons tenter d’apporter dans cette analyse des éléments de réponses.

3www.enseignons.be/2010/07/26/les-pedagogies-actives-pourquoi-ca-marche/

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ETRE ÉLÈVE ET ACTEUR DE SON APPRENTISSAGE, ÇA EXISTE ?

“Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin



La citation ci-dessous nous renvoie aux origines de ce qui est appelé la pédagogie active, adoptée chez nous par certains établissements scolaires (Decroly, Freinet, Montessori, Steiner, etc.). A titre individuel, les enseignants – qui disposent d’une autonomie pédagogique en vérité – peuvent s’en inspirer un peu, beaucoup, à la folie… pas du tout.

La pédagogie active ou l’apprentissage par l’expérience, par l’action La pédagogie active ou pédagogie nouvelle est une méthode d’apprentissage qui renvoie à ce que l’on nomme l’apprentissage expérientiel, c’est-à-dire apprendre en faisant.4

Principes directeurs C’est une démarche d’auto-socio-construction du savoir dans laquelle l’apprenant : - doit provoquer une recherche du savoir ; - doit trouver le sens des évènements; - doit structurer lui-même sa pensée : c’est le tâtonnement expérimental. L’élève est actif par la création d’une situation d’apprentissage motivante tout en s’impliquant intellectuellement et affectivement.

Statut de l’apprenant: l’activation « Rendre un apprenant actif, c’est créer une situation d’apprentissage motivante, qui entraine une implication intellectuelle, affective et ou psychomotrice de sa part. Cette activité s’exerce toujours sur des objets réels ou sur des symboles. Un enseignant provoque un apprentissage actif lorsqu’il met l’élève dans des situations qui les incite à concevoir un projet, à le mettre en œuvre et à réfléchir à ce qu’ils font à partir de ce qu’ils font ».5

4POURTOIS,

J-P., DESMET, H., L’éducation postmoderne, 3ème Edition, PUF, Paris, 2002, pp. 125-126. F. et RIEUNIER A., Pédagogie – dictionnaire des concepts clés – apprentissages, formation, psychologie cognitive, ESF, Paris, 1997. 5RAYNAL

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Caractéristiques des méthodes actives Celles-ci visent à donner à l’apprenant davantage d’autonomie en vue d’accroître sa motivation, sa créativité. Pour être fonctionnelles, ces méthodes doivent remplir 5 conditions : 1. L’élève doit être engagé personnellement dans une action. 2. L’élève doit se sentir concerné, impliqué. 3. L’élève fait partie d’un groupe, ce qui implique un apprentissage de la vie sociale et du savoir-être. 4. Le rôle de l’enseignant est de faciliter l’apprentissage. 5. L’évaluation se veut une auto-évaluation individuelle ou de groupe. Selon Mucchielli6, l’apprenant apprend mieux s’il est engagé personnellement dans une action. C’est pourquoi, les méthodes actives cherchent à réaliser des situations où les élèves participent en découvrant par eux-mêmes la matière. En effet, lorsqu’il fait attention, l’individu retient approximativement :      

6MUCCHIELLI,

10% de ce qu’il lit, 20% de ce qu’il entend, 30% de ce qu’il voit, 50% de ce qu’il voit et entend en même temps, 80% de ce qu’il dit, 90% de ce qu’il dit en faisant quelque chose à propos de quoi il réfléchit et qui l’implique.

R., Les méthodes actives dans la pédagogie des adultes, ESF, Paris, 2008.

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Effets de la méthode active L’enseignement actif engendre quatre effets bénéfiques chez l’apprenant : 1. La motivation intrinsèque (interne): l'élève est motivé pour la matière en elle-même, réalise des tâches et des apprentissages spontanément, ce qui lui apporte de la satisfaction interne7. 2. Meilleure confiance en soi et dans le groupe: la pédagogie active, par ses différentes méthodes et facettes, développe et utilise différents sens d'apprentissage. En étant maitre de son apprentissage, l'élève développe différentes compétences et augmente ainsi sa confiance en lui. Une meilleure confiance et cohésion dans le groupe se développent également de par le travail de groupe qui peut être mis en place. Il est important de faire ressortir que dans la pédagogie de groupe, l'élève apprend de par ses interactions avec les autres élèves. 3. Meilleure mémorisation: étant donné que l'élève est acteur de son apprentissage, qu'il découvre et tâtonne afin de tendre vers la théorie, il développe la mémorisation des différentes étapes découvertes. En résumé, vu qu’il construit son apprentissage via les différentes méthodes, l'élève comprend d'où sort la théorie, ce qui permet une meilleure appropriation de la matière. 4. Développement du potentiel intellectuel: de par son investissement dans l'élaboration de son apprentissage qui engendrera une meilleure mémorisation de la matière, l'élève développera son potentiel intellectuel.

Meilleure mémorisation

Développement du potentiel intellectuel

Meilleure confiance en soi et dans le groupe Motivation intrinsèque

POLLET, D., Motiver les élèves à apprendre, un jeu d’enfant? Analyse n°14 FAPEO, Décembre 2015, www.fapeo.be/analyses 7

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Pédagogie active : facteur de motivation ? Un lien clair se fait entre le concept de motivation scolaire et la pédagogie active étant donné que ce type de pédagogie répond aux piliers pour une motivation durable et gratifiante8.

Valeur de l'activité

• rôle, intérêt de l'activité • concret, réalité • acteur de l'apprentissage • erreur non sactionnante

Autonomie par rapport à l'activité

• maitrise de l'apprentissage • découverte de la matière • création du chemin d'apprentissage

Compétence dans la réalisation de l'activité

• estime de soi • objectifs à atteindre • autodétermination pour découvrir à son rythme les notions

Quelques méthodes et techniques utilisées en pédagogie active L’étude de cas Centrée sur une compréhension concrète de problèmes (réels ou fictifs) rencontrés dans divers domaines qui sert de point de départ, cette méthode permet la participation active des élèves par le biais de la discussion et la recherche de solutions. Après avoir précédemment pris connaissance du cas, les participants le commentent. Il s’ensuit une analyse du cas par discussion en groupe, sous la supervision du professeur. Grâce à la diversité des personnalités, l’analyse sera plus fouillée, plus exhaustive et l’éventail de solutions plus large. L’élaboration d’une étude de cas constitue un bon exercice d’apprentissage car il oblige les élèves à rassembler les données pertinentes. Il permet d’exercer son jugement critique tout en situant le problème dans sa relation à une discipline ou un domaine.

POLLET, D., Motiver les élèves à apprendre, un jeu d’enfant? Analyse n°14 FAPEO, Décembre 2015, www.fapeo.be/analyses 8

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Les situations problèmes Il s’agit d’une situation concrète, qui remet en question les représentations de l’apprenant. Le but consistera en l’élaboration d’une solution au problème initialement posé. Par leurs renvois au monde réel, ces situations permettent une meilleure assimilation des compétences visées. Placé en situation réelle, l’apprenant va découvrir les obstacles liés à son manque de connaissance et devra donc mettre en place des mécanismes afin de pallier à ses lacunes. Ce type d’exercice a un sens aux yeux des apprenants, ce qui favorise la motivation. Elle favorise également la synergie de groupe par le partage des idées et la création d’une solution commune. La méthode de résolution de problèmes est une démarche qui forme l’esprit des élèves à voir les manières différentes qui peuvent exister pour aborder un problème et trouver des solutions nouvelles. La méthode de résolution de problèmes adopte la démarche collective et demande la participation de tous les élèves à la résolution du problème. Elle exige ainsi des échanges entre les participants pour le choix et l’énonciation des solutions nouvelles. Ces activités participent au développement de compétences sociales, de la pensée critique et de la communication chez chacun.

Le jeu de rôle Dans un jeu de rôle, les élèves adoptent (selon leur propre vision) les rôles des personnages qui ont à produire des échanges verbaux et les expressions non verbales (gestes, mimiques, ton de la voix,…). Le jeu de rôle permet aux enfants de s’exprimer librement et d’apprendre à faire preuve de créativité dans leurs productions verbales et non verbales. Le jeu de rôle permet:  développer la créativité ;  développer la communication interpersonnelle ;  développer les capacités artistiques des élèves ;  vaincre sa timidité.

La méthode inductive Cette démarche consiste à partir du particulier pour tendre au général. Pour ce faire, l’apprenant observe, manipule, émet des hypothèses et de là en découle une règle, une loi, etc.

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Le travail de groupe Le travail de groupe est le fait de demander l’exécution d’une même tâche visant un même objectif à tous les groupes d’élèves constitués à cet effet. C’est une forme d’organisation du travail qui met en activité plusieurs groupes d’élèves autour d’une tâche à réaliser en un temps déterminé. Il s’agit d’une réflexion et d’échanges sur un thème donné, suite à un objectif prédéfini. Une prise de responsabilité est possible pour chacun des membres, ce qui les rend acteurs et permet la confrontation d’idées. Le travail de groupe permet de développer :  l’esprit de recherche ;  le sens des responsabilités ;  l’autonomie ;  l’esprit d’équipe ;  la communication interpersonnelle et l’esprit de camaraderie ;  l’acquisition d’une méthode de travail ;  le sens du travail en groupe ;  l’esprit de recherche ;  le sens de l’écoute ;  l’organisation du travail ;  le sens de la responsabilité.

L’apprentissage par « essai erreur » L’élève est placé en situation réaliste et sera donc motivé d’apprendre par essai-erreur. Il teste des propositions, vérifie les hypothèses, découvre. La démarche permet de se rendre compte qu’on peut tester des propositions même si ce n’est pas les meilleures. Il n’y a aucune sanction en cas d’erreur ; celle-ci sera bénéfique pour connaître la réponse au problème posé. Sur base de ce qu’il ressortira de cette expérimentation, seule la réponse adéquate persistera car elle sera utile et favorisera la motivation

Les jeux Dans son blog et son livre « Pédagogie du jeu: jouer pour apprendre », Nicole de Grandmont9, orthopédagogue canadienne, décrit l’utilisation du jeu comme une pédagogie de l’indirect car on apprend sans s’en rendre compte. Ici, l’enseignant se place comme observateur et intervient avec parcimonie dans l’activité. De ses observations, le professeur va pouvoir affiner son travail et orienter la prochaine mise en place de l’activité afin d’apporter un maximum au public (apprentissages sociaux, mise en pratique d’apprentissages scolaires, etc.). Selon elle, le jeu possède trois niveaux : ludique, éducatif et pédagogique. Car « (…) Le joueur évolue ! Le pédagogue qui comprend cela, va donc utiliser le jeu différemment et s’assurera que le jeu (…) répond bien aux attentes de ses objectifs pédagogiques. Les axes pédagogiques d’un jeu sont la

motivation, la communication et l’apprentissage10.

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DE GRANDMONT N. Pédagogie du jeu: jouer pour apprendre, De Boeck Supérieur, Lieu, 1997. DE GRANDMONT N. « Pédagogie du jeu: jouer pour apprendre » De Boeck Supérieur, 1997.

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Le jeu favorise l’acquisition des trois apprentissages fondamentaux :

Le savoir-faire Il permet la pratique, la mise en œuvre et le geste

Le savoir le jeu est une occasion unique d’apport de connaissance dans tous les domaines.

Le savoir-être l’apprentissage d’un comportement permet de s’intégrer dans le monde

Comment penser l’évaluation lorsqu’on pratique la pédagogie active? 

Le sens: il y a une COHERENCE entre les objectifs, les compétences et l’évaluation.



La visée: pourquoi évaluer? Que vise l’enseignant et que veut-il vérifier?



L’objet: qu’évalue–t-on? Une progression, une maîtrise, une compréhension, un vocabulaire, des pré-requis, une réflexion, une démonstration ?



La méthode: comment évaluer? Une grille, au travers d’une situation problème, d’une réflexion.

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POURQUOI TELLEMENT DE FREINS AUX CHANGEMENTS? En ayant un éclaircissement sur la pédagogie active, ces méthodes d’apprentissages paraissent comme étant une solution idéale aux facteurs de motivation étant donné qu’elles répondent aux critères nécessaires de la motivation. D’abord, ces méthodes réduisent l’anxiété souvent associée à l’apprentissage. Les erreurs sont considérées comme des phases d’apprentissage et non comme des fautes sanctionnées, et n’empêchent pas de continuer. De plus, ces méthodes permettent de faciliter la mémorisation à travers une pratique active. En outre, elles favorisent une meilleure cohésion du groupe. Elles développent naturellement des interactions entre les apprenants. Pour terminer, les élèves reçoivent des informations selon plusieurs modes sensoriels ce qui rend l’apprentissage plus riche et efficace. Ils participent non seulement intellectuellement mais également émotionnellement. A la lumière des vertus de la pédagogie active, il est curieux de constater qu’elles ne sont pas plus répandues dans nos écoles. Effectivement, ces méthodes d’apprentissages semblent être une solution idéale pour pallier à l’ennui des élèves ou motiver ceux qui n’ont pas (ou plus) le gout et le plaisir d’apprendre à l’école. Mais alors, ça coince où ? Il est possible de classifier les résistances à adopter cette pédagogique en 8 catégories :

Le manque de formation On ne propose pas assez de formations aux méthodes alternatives d’apprentissage que ce soit en formation initial et en formation continue des enseignants.

L’argent Nombreux chefs d’établissements scolaires voient dans l’utilisation de la pédagogie active une démarche coûteuse. Ils expliquent cela par le fait que cette pédagogie ne serait applicable qu’en réduisant le nombre d’élèves par classes et par conséquent l’obligation d’augmenter le nombre d’enseignants.

La sécurité L’emploi de méthodes non conventionnelles risque, selon les croyances de certains enseignants, de déstabiliser les élèves qui, devenant acteur de leur apprentissage, se retrouvent face à de nouvelles responsabilités. En outre, en appliquant la pédagogie active, l’enseignant travaille « sans filet », sans pouvoir tout anticiper. Cela demande une attention peu commune afin de s’assurer que chaque élève acquière tous les concepts qui doivent être vus.

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L’organisation Les horaires rigides, les programmes chargés et une organisation individuelle de la profession sont des obstacles à l’application de ces nouvelles pratiques. Cela dit, en dépit du nombre d’élèves, l’application des méthodes actives est possible pour autant que la classe permette les discussions ainsi que les échanges entre élèves.

Le temps D’autre part, l’application de méthodes encore « inconnues » demande de la part des enseignants un investissement considérable en temps. Temps, déjà employé, pour la majorité, à la préparation des cours, des évaluations, et des corrections.

La personnalité de l’enseignant La pratique d’une pédagogie telle que celle-ci oblige l’enseignant à se remettre en question continuellement, tant dans son rôle que du point de vue de ses connaissances et de ses compétences.

La peur de se différencier Alors que les profs ont une autonomie pédagogique au sein de leur classe, ils doivent oser se différencier dans une équipe traditionnelle.

Les parents Il est à épingler également l’attachement de certains parents aux repères qu’offre la pédagogie « traditionnelle », avec un journal de classe bien rempli, un bulletin à fréquence fixe, avec des chiffres clairs et définitifs, des examens, des interrogations régulières, des devoirs à domicile. Tout cela peut paraître rassurant pour ceux qui pensent encore qu’apprendre ne peut se faire que sagement assis à son banc en buvant les paroles de l’enseignant comme l’enseignement qu’ils ont reçu à l’époque, jadis, naguère,… En pensant que l’enseignement qu’ils ont reçu est le bon car pour eux, cela a fonctionné, l’enseignement traditionnel serait le bon. Cependant, la société a changé, évolué,… comme devrait l’être l’enseignement.

Pour terminer, il nous semble important à l’heure où tous les acteurs de l’enseignement réfléchissent à l’école du 21ème siècle de conclure avec cette phrase de l’introduction du Pacte pour un enseignement d’excellence « Pour éviter l’ennui, créer de l’enthousiasme et soutenir la motivation, il s’agit de renforcer le sens des savoirs scolaires pour que ceux-ci apparaissent aux élèves comme liés à leurs projets, besoins et attentes, d’autant que la concurrence est désormais rude et que les élèves sont tentés de ne plus considérer l’école comme la source principale de compréhension du monde. Cette question du sens requiert un travail spécifique d’intégration critique, à et par l’école, des multiples informations fragmentées et brutes, de plus en plus aisément disponibles via le numériques.»11

11Rapport

du groupe de travail 2 du pacte pour un enseignement d’excellence « Sens, valeurs, objectifs et missions de l’école de XXIè siècle » pg 11.

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BIBLIOGRAPHIE CARDINET J., Pour apprécier le travail des élèves, pédagogies et développement, problématiques et recherches, Ed. De Boeck, Bruxelles, 1988. DE GRANDMONT N. Pédagogie du jeu: jouer pour apprendre, De Boeck Supérieur, 1997. DEVELAY M., Donner du sens à l’école, ESF éditeur, Issy-les-Moulineaux, 20045. HUME K., Comment pratiquer la pédagogie différenciée avec de jeunes adolescents ? La réussite scolaire pour tous, De Boeck, Bruxelles, 2009. MUCCHIELLI, R., Les méthodes actives dans la pédagogie des adultes, ESF, Paris, 2008. PIERRELÉE M.D., BAUMIER A, Pourquoi vos enfants s’ennuient en classe ? Une place pour chacun dans un collège pour tous, Editions La Découverte & Syros, Paris, 1999. POLLET, D., Motiver les élèves à apprendre, un jeu d’enfant? Analyse n°14 FAPEO, Décembre 2015, www.fapeo.be/analyses. POURTOIS, J-P., DESMET, H., L’éducation postmoderne, PUF, Paris, 20023. RAYNAL F. et RIEUNIER A., Pédagogie – dictionnaire des concepts clés – apprentissages, formation, psychologie cognitive, ESF, Paris, 1997. maragoyet.blog.lemonde.fr/2015/12/08/ils-ne-travaillent-pas-a-la-maison-oui-et-apres/ www.enseignons.be/2010/07/26/les-pedagogies-actives-pourquoi-ca-marche/ Rapport du groupe de travail 2 du pacte pour un enseignement d’excellence « Sens, valeurs, objectifs et missions de l’école de XXIè siècle », 2015.

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