L`association Michel Soutter présente : Edition coffret 4 DVD : Les

March 12, 2018 | Author: Anonymous | Category: N/A
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L’association Michel Soutter présente : Edition coffret 4 DVD : Les quatre premiers longs métrages de Michel Soutter

Coffret 4 DVD des quatre premiers longs métrages de Michel Soutter "La Lune avec les dents" 1966, "Hachisch" 1967, "La Pomme" 1968 et "James ou Pas" 1970 dans une édition enrichie de nombreuses réalisations de Michel Soutter issues des archives de la Télévision Suisse Romande. Les longs métrages sont sous-titrés en allemand et en anglais. Le premier coffret DVD Michel Soutter "Les Arpenteurs" (1972) et "Signé Renart" (1985) a paru en 2007 et est disponible sur artfilm.ch.

Diffusion : ASSOCIATION MICHEL SOUTTER 32 place du Bourg-de-Four CH - 1204 Genève [email protected] Tél. +41 (0) 78 792 00 44 www.michelsoutter.ch

Le cinéaste suisse romand Michel Soutter est né à Genève en 1932. Entré à la Télévision Suisse en 1961, il écrit et réalise d'abord des dramatiques. Auteur de dix longs métrages de fiction, Michel Soutter réalise aussi de nombreuses émissions pour la télévision, des téléfilms et connaît une importante carrière de metteur en scène au théâtre. Au cinéma, il travaillera notamment avec Marie Dubois, Jean-Luc Bideau et Jacques Denis (Les Arpenteurs, 1971)), Jean-Louis Trintignant, Marie Dubois et Antoinette Moya (L'Escapade, 1972) JeanLouis Trintignant, Delphine Seyrig, Léa Massari et Valérie Mairesse (Repérages, 1977), Heinz Bennent, Pierre Clementi et Jean-Marc Bory (L'Amour des femmes, 1981), Tom Novembre (Signé Renart, 1985) Pierre Arditi (Condorcet, 1989). En 1966, Michel Soutter tourne " La Lune avec les dents " et pose l’acte de naissance du Nouveau cinéma suisse. S’inspirant des méthodes documentaires de la télévision suisse qui tournaient avec trois techniciens des sujets en 16 mm, il réalise ce premier film avec un budget dérisoire. Pour les rôles, il fait appel aux comédiens de la scène théâtrale genevoise mais prend comme figure principale un non acteur William Wismer. Gonflé en 35 mm, ce film sera présenté au Festival de Locarno et distribué en salle dans le réseau des Maisons de la culture. Fort de cette première réussite, Soutter tourne selon les mêmes méthodes " Haschich " puis " La Pomme ". En 1968, il fonde le Groupe 5 avec des jeunes réalisateurs de la télévision, dont Alain Tanner et Claude Goretta. Cette structure propose un mode de production nouveau s’appuyant sur le principe d’un pré-achat par la Télévision suisse d’un film de format cinéma, le groupe restant libre de diffuser ses films avant leur passage à l’antenne. Grâce à ces moyens nouveaux, Tanner réalise son premier long-métrage " Charles mort ou vif ". Soutter tourne " James ou pas " qui, par sa sélection à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 1970, marquera le surgissement du Nouveau cinéma suisse au niveau international.

« Il est difficile de revenir en arrière et de se plonger avec un certain sérieux dans les années de jeunesse où le sérieux c’était justement la désinvolture et l’inspiration du moment. Chacun raconte l’histoire à sa manière, voici donc la mienne, la vraie. A cette époque, je parle de 1965 à 1968, j’avais tourné mes premiers films, "La lune avec les dents", "Haschich", "La pomme" avec une technique ultra légère et des productions extrêmement modestes. Au festival de Locarno, "La lune avec les dents" fut chahuté avec violence. Freddy Buache, sa femme Madelaine et Glaubert Rocha m’entourèrent. Ils furent les seuls. J’étais K.O. debout. Je n’oublierai jamais ces trois amis en cinéma, ni le sentiment douloureux d’être rejeté. L’année suivante, "Haschich" fut accueilli par un silence glacial. Par bonheur, Michel Cournot était là. Il sut trouver pour ce film, pour "La pomme " et pour les autres qui suivirent, des mots d’une grande bonté ou parfois d’une amicale sévérité. Ces mots, je les relis encore aujourd’hui quand il s’agit, certains jours, de trouver des forces pour continuer ce bizarre métier… » Michel Soutter, août 1988

Présentation des films de Michel Soutter par Freddy Buache De l'un à l'autre des films de Michel Soutter nous retrouvons toujours le même climat et les mêmes hantises. Le cinéaste ne se préoccupe guère de raconter une histoire; il préfère en réunir plusieurs, glanées au gré d'intrigues vagabondes qui obéissent à un principe unique: celui de la rencontre. Des hommes et des femmes venus d'horizons divers ne partagent pas les mêmes goûts ni de similaires ambitions. Etres sociaux d'humeurs différentes, de milieux contradictoires, les personnages de Michel Soutter manifestent à l'égard du monde et de la vie des conceptions intellectuelles, sentimentales ou morales, divergentes qui ne facilitent pas, bien au contraire, la naissance des affinités électives. Pourtant le hasard les place ensemble dans des situations imprévues, et ils doivent se dévoiler ou se masquer, s'affranchir ou feindre, échanger des paroles et, volontairement ou non, avouer ce qu'ils sont. Il y a continuellement une part de jeu dans leur comportement, ce qui leur permet de provoquer les réactions de l'autre, de prêcher le faux pour connaître le vrai, de ne pas laisser apparaître d'emblée leur propre timidité, leur désespoir ou leur faiblesse. Le metteur en scène, avec beaucoup de délicatesse, organise le récit à la manière d'une partie de cache-cache ou de chat-perché. Les protagonistes jouent aux gendarmes et aux voleurs en changeant souvent de rôle, ce qui donne à l'auteur la possibilité de nous les faire mieux connaître et reconnaÎtre; car ils sont un peu de nous-mêmes et proches, en même temps, de ceux que nous croisons chaque jour dans la rue et que nous ne savons pas regarder ni écouter. Soutter aime la petite scène banale qui se noue à la faveur d'un événement anodin : le passant qui vous arrête pour vous demander une allumette, un crayon, ou son chemin, et qui s'excuse en vous expliquant confusément quelques-uns de ses soucis, l'individu qui se croit seul et marche en frappant du pied le trottoir tous les trois pas, puis sourit vers celui dont brusquement il découvre le regard, et que ce retour à la réalité conduit, pour se justifier, à vous confier son plus récent chagrin d'amour... De ce bref échange peuvent découler d'étranges complicités, une indifférence agacée, un apaisement. C'est pourquoi dans les films de Soutter le scénario groupe mille prétextes destinés à susciter ce genre de connexions entre des personnes que rien, au départ, ne prédispose au dialogue.

ln jedem Film von Michel Soutter begegnen wir dem gleichen Klima und den gleichen Wahnideen. Dem Filmautor liegt wenig daran, nur eine Geschichte zu erzahlen; er zieht es vor, mehrere zu vereinen, die er willkürlich nach flüchtigen Intrigenfragmenten zusammenfasst und die alle einen gemeinsamen Nenner haben: die Begegnung. Manner und Frauen verschiedenster Herkunft haben nicht die gleichen Wünsche und Ziele. Die Personen Michel Soutters sind Menschen verschiedener Temperamente, aus entgegengesetzten Milieus, die der Welt und dem Leben gegenüber gegensatzliche intellektuelle, sentimentale oder moralische Auffassungen entgegenbringen und dadurch keineswegs die Entstehung von Wahlverwandschaften erleichtern, im Gegenteil. Und dennoch stellt sie der Zufall gemeinsam in unvorhergesehene Situationen, und sie müssen sich zu erkennen geben oder verkleiden, sich eroffnen oder verstellen, Worte austauschen und - freiwillig oder nicht bekennen, wer sie sind. ln ihrem Verhahlten liegt ständig etwas Spielerisches; das ermöglicht ihnen, beim anderen eine Reaktion zu provozieren, das Falsche zu predigen, um die Wahrheit zu erfahren und nicht gleich die eigene Schüchternheit, Verzweiflung oder Schwache durchscheinen zu lassen. Der Regisseur gestaltet die Geschichte mit viel Fingerspitzengefühl wie ein Versetckoder Katz-und-Maus-Spiel. Die Hauptdarsteller spielen Räuber und Gendarm und vertauschen oft ihre Rolle, wodurch der Autor Gelegenheit hat, sie uns besser bekannt zu machen und erkennen zu lassen; denn sie haben etwas von uns selbst und sind gleichzeitig mit denen verwandt, denen wir täglich auf der Strasse begegnen und die wir nicht zu erkennen und anzuhoren verstehen. Soutter Hebt die kleine, banale Szene, die sich aus einem alltaglichen Ereignis ergibt : ein Passant, der Sie anspricht, um eine Streichholz, einen Bleistift zu erbitten oder nach dem Weg zu fragen, der sich entschuldigt und verworren einige seiner Sorgen vorbringt ; jemand, der sich allein glaubt und aile drei Schritte mit dem Fuss auf den Bürgersteig stampft und dann demjenigen zulächelt, dessen Blick er plôtzlich aUffängt, und der sich nach dieser plotzlichen Rückkehr in die Wirklichkeit verpflichtet glaubt, Ihnen seinen letzten Liebeskummer anzuvertrauen, um sich zu rechtfertigen... Aus diesem kurzen Wortwechsel kann sich ein seltsames Einverständnis, eine gereizte Gleichgültigkeit, eine Entspannung ergeben. Deshalb enthält das Drehbuch in Soutters Filmen tausend Vorwande, die diese Art von Begegnungen zwischen Personen hervorrufen sollen, die zu Anfang nichts zu einem gemeinsamen Gesprach vorbestimmte.

From one to another of the films of Michel Soutter we are unfailingly reimmersed in the same atmosphere and the same haunting quality of existence. As a film-maker, he pays scant attention to the telling of a story; he prefers to tie in several tags of unifinisher tales he has picked out, a will-o'-the-wisp of random intrigues answering to one solitary principle: that of the meeting between two solitaries. These are men and women at the intersection of everywhere and nowhere, revealing no parallels of taste or of appetites in life. The characters thus drawn together by Michel Soutter are socially patterned juxtapositions of divergent temperaments and contrasting backgrounds. In their dealings with the world of the living, they embody disparate moral, mental or sentimental conceptions which, rather th an facilitating, actually hinder the emergence of elective affinities. But just the same, they are brought together in unexpected situations by chance, and they have to unmask or mask themselves, become believable or make-believe, speak to each other and, intentionally or not, confess to being what they are, ln the way they act toward each other, there is a constant play of lightminded inconstancy. This enables them ta provoke reactions, to ravel the false to get the true unravelled, to cast an initial veil over their own shyness, despair of human frailty. As a film director, Soutter gives proof of real sensitivity in organizing the narration along the lines of a game of hide-and-seek or perch-tag. The protagonists play at cops-and-robbers and often swap roles, which allows the author to show us something more of their and our personae. For there is a bit of ourselves in them, and at the same time they half-way remind us of people we pass day by day in the streets, without knowing how to see them or hear them. Soutter has a feeling for the little commonplacidities of life which take on a new twist through some uneventfui happening: the passer-by who stops you to ask for a light, or the time, or the way to a place, and who excuses the interruption by rambling on about some little worry of his ; the person who thinks he's in a private world and does a tap-dance every third step, then smiles with conspiratorial embarrassment when he suddenly sees someone staring at him; the man with his head in the clouds, who drops in free-fall when you tell him his coat-belt is trailing on the ground and might trip him up, and who then explains it all away by telling you about some fiddling infidelity of whiëh he is the victim ... Certain strange complicities may evolve out of this brief encounter, a provocative indifference, an assuagement of some hunger. In this way, the scenarios of Soutter's films engender a thousand pretexts for the build-up of this sort of relationship between those not marked at the start fora meaningful exchange. (translated by Stanley White)

PREMIER DVD LA LUNE AVEC LES DENTS, 1966, 16 mm N/B gonflé en 35, 78 minutes Scénario et réalisation, Michel Soutter, image, Jean Zeller, son, Rose-Marie Jenni, montage, Eliane Heimo, musique, Jacques Olivier, production Anita Oser et Michel Soutter, Festival de Locarno 1967. avec William Wissmer, Noëlle Frémont, Desko Janjic, Michel Fidanza, Gérald Ansermet. L’Homme : William : L’Homme : William :

Vous croyez en Dieu ? Plus et pas encore. Vous croyez en l’homme ? Je crois au chacal qui vit dans le désert et qui n’a rien à se mettre sous la dent. Quand je le regarde, je me dis : c’est un chacal. Et c’est tout.

Suppléments : > "Une Poule sur un mur - rigolades dans un HLM ", Michel Soutter met en scène des chansons et contines d'enfants pour l'émission 5 A 6 des Jeunes de 1965, durée 12 min 06, 16 mm. > Un entretien avec l'équipe du tournage de "La Lune avec les dents", réalisé par la TSR en 1967 pour l'émission Cinéma Vif de Rodolphe-Maurice Arlaud. Le cinéaste, en particulier, nous parle de ses méthodes de travail et de productions de son premier long-métrage, durée 42 min 33, 16 mm. > "Mick et Arthur ", 1965, 16 mm N/B gonflé en 35, 30 minutes. Premier court métrage de Michel Soutter.

SECOND DVD : HASCHICH 1967, 16 mm N/B gonflé en 35, 80 minutes Scénario et réalisation, Michel Soutter, image, Jean Zeller, son, Rose-Marie Jenni, montage, Eliane Heimo, musique, Jacques Guyonnet, production Anita Oser et Michel Soutter, Festival de Locarno 1968, semaine des Cahiers du cinéma 1968. avec Edith Scob, Dominique Catton, Gérard Despierre, Marcel Vidal, Violette Fleury Mathieu: J’ai envie de tout plaquer. Bruno: Pour aller où ? Mathieu: Je ne sais pas encore... (un temps) Peut-être en Turquie... L’Anatolie... Je ne sais pas ! (un temps) Tu viendrais ? Bruno: Et le garage ? Mathieu: Tu n’est pas seul. Bruno: Oui. Mais le patron est toujours au bistrot... Faut bien qu’un des deux travaille ! Mathieu: Tu n’es pas marié avec lui. Suppléments : > "Les Métiers de la banque" réalisé pour l'émission A vous de choisir votre avenir de 1966, 24 min 40, 16 mm. Pour l'émission A vous de choisir votre avenir, Michel Soutter réalise une présentation du métier de banquier et de deux jeunes apprentis. Dans les locaux de la Caisse d'épargne à Genève, il suit les premières journées de travail des deux apprentis; leur pose quelques questions, sur ce qu'ils feraient de leur argent s'ils étaient riches. > "René Char", unique portrait du poète réalisé en 1967 à l'Isle-sur-la-Sorgue pour l'émission Champ libre, 22 min 35, 16 mm. Michel Soutter envoya une lettre à René Char, ne lui proposant non une interview mais une rencontre car il savait que Char, en principe, refusait d'être filmé. Par retour du courrier, il reçu une réponse courte : Venez. Il partit seul, passa trois jours avec ce raffiné correspondant qui l'entraîna sur les chemins, les champs, les collines, au bord de la Sorgue. Il reçu l'accord de son hôte : Char acceptait, non de parler de sa personne ou de sa création, mais seulement de lire des poèmes choisis pour cette occasion. Pour l'émission Champ Libre, il les déclame avec naturel en marchant, devant sa table de travail; il traverse la rue, rencontre une jeune cycliste, roule une cigarette, allonge le pas. La caméra accompagne cet homme tantôt qui parle ou demeure silencieux.

Avec René Char

TROISIEME DVD : LA POMME 1968, 16 mm N/B gonflé en 35, 98 min Scénario et réalisation, Michel Soutter, image Simon Edelstein, son Marcel Sommerer, montage Eliane Heimo, musique Jacques Olivier, J.S. Bach, production Anita Oser et Michel Soutter, Quinzaine des Réalisateurs, Cannes, 1969, Festival de Locarno 1969. Avec Elsbeth Schoch, André Widmer, Claudine Berthet, Antoine Bordier, Pierre Holdener, François Rochaix

« La pomme est une image de tendresse. Une jeune Allemande revient pour huit jours à Genève, à la rencontre de son premier amour. “En Allemagne, dit-elle, quand on écoute de la musique, on n’ose pas manger”. Elle revient donc parce qu’elle a faim. Simon l’attend. Il ne pouvait pas faire autrement. Il est correcteur à la rédaction d’un journal local. Il voudrait reprendre l’histoire de leur amour à zéro. Un journaliste de la même rédaction offrira à Laura cette sorte d’amour que Simon lui refuse. Simon se vengera comme il peut. Dire c’est déformer (Alain Bosquet). Je m’arrête là. » Michel Soutter

Suppléments : > "Impressions de cinq femmes sur le célibat", documentaire de 48 min réalisé en 1968 Cinq femmes parlent à la caméra de leur manière de vivre le célibat. Un célibat choisit qui n’est nullement un rejet de l’homme mais plus simplement un refus de renoncer à leur liberté. Cinq femme qui nous parlent d’égalité et de respect dans la relation amoureuse. A travers leurs témoignages, c'est une certaine idée du rôle de la femme, du mariage et de la maternité qui est évoquée.

Elsbeth Schoch et Claudine Berthet dans La Pomme

QUATRIEME DVD: JAMES OU PAS 1970, 16 mm N/B gonflé en 35, 88 minutes Scénario et réalisation, Michel Soutter, image Simon Edelstein, son Marcel Sommerer, montage Yvette Schladenhaufen, musique Guy Bovet, Frédéric Chopin, production Arado-film / le Groupe 5 / Télévision Suisse, Quinzaine des Réalisateurs, Cannes, 1970. Avec Harriett Ariel, Jean-Luc Bideau, Serge Nicoloff, Nicole Zufferey, Jacques Denis

Hector est un chauffeur de taxi assez volubile qui se déclare heureux dès que son véhicule peut être utile à quelqu'un. On vient de l'appeler dans un petit village. Il se trouve face à face avec un certain James qui affirme qu'il n'a demandé aucun taxi. James est un personnage insolite qui n'a presque pas de contact avec ses semblables, sinon avec une jeune fille qu'il voit platoniquement une fois par semaine. Hector se demande si James ne serait pas un de ses amis d’enfance, non revu depuis des années, mais ses souvenirs sont trop imprécis pour qu’il puisse répondre d’une façon nette. Avec James, il va à l’aéroport chercher la jeune fille. Hector aura avec elle une brève liaison qui lui fera délaisser sa maîtresse. Quelque temps plus tard, en pleine campagne, James mourra dans des circonstances mystérieuses qu’Hector avait plus ou moins prévues, dont il avait eu, en tout cas, la prémonition quelques instants avant sa première rencontre avec James. « Les personnages ont cessé de vivre d’une façon automatique, ont eu envie de se rencontrer, de se parler. Et à partir de là il a existé des moments intéressants pour eux. Je ne sais pas si cette pratique est rare, mais j’aime imaginer ce qu’il y a sous un personnage social, le faire passer à travers soi et essayer de le restituer, avec l’aide du comédien, qu’il le sache ou non... Je suis convaincu que derrière les vestons, les costumes, il y a un personnage second merveilleux, inquiétant, qui est le vrai finalement. S’il existe peu de variété, c’est parce que tout le monde est en représentation... » Michel Soutter Suppléments : > "Les Nénuphars", dramatique de 65 min, écrite et réalisée par Michel Soutter pour la TSR en 1972. Avec François Rochaix, Jean-Luc Bideau, Jacques Denis, Nicole Zufferey, Marcel Robert et François Simon. « Avec ses feuillets des Nénuphars Soutter disperse une constellation de répliques ou de poèmes, nimbée de faux proverbes, à l'imitation d'une partition dadaïste annoncée comme telle par lui dans la didascalie qui prévoit une poussée narrative autour de béants et nombreux trous noirs : le texte définitif, signale-t-il, servira de base de travail et sera, par la suite, élaboré en compagnie des comédiens et de la comédienne. Plaçant deux caméras dans la salle du Casino-Théâtre de Genève, Soutter part des fauteuils vides, rideau levé : au fond, deux pompiers de service, Arthur et Marcel, veillent en attendant la représentation à venir, qui tarde. Logiquement, ils s'ennuient et comptent les mouches sans bouger lorsque leur chef, Wegmüller, se dresse dans une loge et crie : "C'est incroyable. On me téléphone de partout. Des feux de cheminée. Vous pensez : des feux de cheminée partout. On n'a jamais vu ça… Je pars en patrouille pour vérification et qu'est ce que je vois? Des petites fumées au-dessus des toits, par-ci par-là, comme Noël. Je sors ma lance et j'éteins tout. Mais qu'est-ce que je constate? Ça recommence ailleurs. Tout ce qui s'allume, je l'éteins. Et ça s’allume ailleurs tellement que j'ai l'impression d'allumer ce que j'éteins…Vous voyez ce que je veux dire ou vous ne voyez pas ?"… » Freddy Buache in Michel Soutter, Cinémathèque suisse / L’âge d’homme

BIO-FILMOGRAPHIE DE MICHEL SOUTTER Michel Soutter est un Genevois d'origine vaudoise. Son père avait passé son enfance dans la région de sa grand-mère russe, la plaine du Kouban, non loin de la Mer Noire. La famille Soutter était rentrée en Suisse après la Révolution de 1917. Michel Soutter vit le jour à Genève le 2 juin 1932. Il eut pour parrain l'écrivain Gabriel Arout (Aroutcheff), émigré russe lui aussi. Après des études classiques au Collège Calvin de Genève, la nécessité le contraint à accepter toutes sortes de métiers : il est tout à la fois manutentionnaire dans une fabrique de cigarettes, nettoyeur à l'hôpital ou encore peintre en bâtiment. A l'âge de 22 ans, il publie son premier recueil de poèmes "Pays d'Enfance", puis c'est l'aventure du "Moulin à Poivre" qui commence, un cabaret itinérant de bistrot en bistrot, avec entre autres artistes Bernard Haller et Catherine Charbon. Il est alors auteur-compositeur de chansons qu'il interprète en s'accompagnant de sa guitare. Il monte à Paris, chante dans des cabarets, dont "La Colombe" où il croise Barbara et Jean Ferrat. En 1960, il rencontre Alain Tanner, qui va le présenter à Goretta, tous deux réalisateurs à la toute jeune Télévision Suisse et avec lesquels il se lie d’amitié. Il rentre à Genève, tombe amoureux d’Andrienne Perrot, qu’il épouse en 1965 et dont il dira : « Andrienne est mon premier public et mon premier critique. Elle est mon interlocutrice ». En 1967 naîtra Constantin et, deux ans plus tard, Simon. En 1961 Michel Soutter entre à la télévision et apprend avec Claude Goretta et Jean-Jacques Lagrange la mise en scène et la direction d’acteurs. L’année suivante, en 1962, il signe son premier scénario "Le Tremplin" , réalisé par Claude Goretta, puis un an plus tard, l’un des sketchs "La Miss à Raoul" du triptyque " Un Dimanche de Mai " réalisé par Goretta. En 1965, il écrit et réalise sa première dramatique pour la télévision " A propos d’Elvire ", et son premier court métrage de cinéma " Mick et Arthur ". De 1966 à 1971, il réalise pour la télévision sept dramatiques d’O’Neill, de Pinter, de Louis Gaulis, etc. Parallèlement, il est réalisateur d’émissions sportives, musicales, religieuses, de portraits (Gustave Roud, René Char, Gilles, Louis Soutter, etc.), de reportages, de variétés (Serge Reggiani, Brigitte Fontaine, etc). En 1966, il tourne son premier long métrage, " La Lune avec les dents ", produit pour moitié grâce à ses économies et à celles, généreuses, de Madame Anita Oser. En 1967 il écrit et tourne son deuxième long-métrage " Haschich ". Suivra en 1968 " La Pomme " et en 1969 " James ou pas ". En 1972, il tourne " Les Arpenteurs " et réalise pour la télévision la dramatique " Les Nénuphars ", une pièce qu’il avait écrite l’année précédente et montée au Casino-Théâtre de la rue de Carouge à Genève. En 1973, il réalise à la Télévision Suisse Romande " Ce Schubert qui décoiffe " qu’il reprendra au Théâtre de Carouge en 1975, puis en 1988 avec un texte et une distribution légèrement modifiés. En 1974 sort " L’Escapade ", son premier film en couleur, puis en 1977, " Repérages ", inspiré de la pièce de Tchékhov " Les Trois sœurs ". Dès 1976, il entreprend régulièrement des mises en scène de théâtre : " Ubu Roi " d’Alfred Jarry au Théâtre de Carouge à Genève ; au Théâtre de Vidy Lausanne : " Fin de Partie " de Samuel Beckett ; " Triptyque " de Max Frisch, en création française et " L’Echange " de Paul Claudel ; pour le Grand-Théâtre de Genève les opéras " Le Vin herbé " de Franck Martin et " Gianni Schicchi " de Puccini enfin " Don Juan ou l’amour de la Géométrie " de Max Frisch, à la Comédie de Genève. En 1982, Michel Soutter tourne " L’Amour des femmes " et en 1982, déjà souffrant, il adapte et réalise " Adam et Eve " de Ramuz pour Antenne 2. Il écrit et réalise son dernier long métrage " Signé Renart " en 1985. En 1989, en dépit d’une santé chancelante, mais grâce à la confiance que lui témoigne son ami Jacques Kirsner, producteur à Paris, il réalise pour le bicentenaire de la Révolution française " Condorcet ", un téléfilm de quatre heures et demie. En 1990, il signe la mise en scène de textes de Ferdinand Ramuz, choisis par la comédienne Martine Pascal, la femme de l’écrivain et critique Michel Cournot. Michel Soutter s’éteint le 9 septembre 1991, chez lui, à la rue Saint-Victor. Il repose au cimetière de Plainpalais à Genève. D’après « Théâtre » de Michel Soutter, aux éditions Metropolis, 1994, Genève.

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